En France, près d’un tiers des bénévoles engagés dans des associations le sont dans le domaine du sport. Cela représente plus de 4 millions de personnes qui, chaque semaine, donnent de leur temps pour encadrer, organiser, former ou simplement faire vivre leur club. Derrière chaque entraînement de football, chaque tournoi de judo ou chaque compétition de natation se cachent ces femmes et hommes qui œuvrent dans l’ombre. Pourtant, leur rôle ne se limite pas à une aide ponctuelle : les bénévoles ont aussi des droits qu’il est essentiel de connaître et de faire respecter.
1. Un engagement libre mais encadré
Le bénévolat n’est pas régi par un contrat de travail, mais il obéit à un cadre juridique clair. Un bénévole est une personne qui agit sans rémunération, librement, dans le cadre de son temps libre et sans lien de subordination. Il peut quitter son engagement à tout moment, sans procédure particulière, mais doit respecter les statuts de l’association et les règles de sécurité applicables.
👉 Exemple concret : un éducateur sportif bénévole dans un club de handball peut s’arrêter du jour au lendemain. Cependant, s’il encadre des enfants, il devra respecter les normes fédérales de sécurité et les règlements internes du club.
2. Une protection indispensable
Même sans contrat de travail, les bénévoles bénéficient de protection juridique. L’association est responsable des dommages causés à ses bénévoles dans le cadre de leurs activités (obligation d’indemnisation). En retour, les bénévoles peuvent aussi voir leur responsabilité engagée s’ils causent un dommage à un tiers — mais dans les faits, ces situations sont rares.
👉 Dans un club sportif : si un bénévole est blessé en installant un podium pour une compétition, le club peut être tenu de l’indemniser. D’où l’importance pour les associations de souscrire à une assurance responsabilité civile couvrant leurs activités et leurs membres.
3. Des droits à la formation et à la reconnaissance
Être bénévole, c’est aussi acquérir des compétences, souvent transposables à la vie professionnelle. Ces compétences peuvent être valorisées via le compte d’engagement citoyen (CEC), qui permet d’acquérir des droits à la formation professionnelle sur son compte CPF.
De plus, il existe des formations spécifiques pour les bénévoles, notamment le Certificat de Formation à la Gestion Associative (CFGA), ou encore des modules proposés par les fédérations sportives.
👉 Dans un club omnisports : un trésorier bénévole peut suivre une formation sur la comptabilité associative et valoriser cette expérience dans le cadre d’une VAE (validation des acquis de l’expérience).
4. Des dispositifs pour concilier engagement et vie professionnelle
Plusieurs types de congés permettent aux bénévoles actifs de s’engager plus facilement :
– Le congé d’engagement associatif (6 jours par an) permet aux dirigeants bénévoles ou encadrants d’activités de s’absenter de leur travail pour leurs missions associatives.
– Le congé de représentation permet de siéger dans une instance au nom de l’association.
👉 Exemple : une présidente de club de volley peut poser une demi-journée de congé pour participer à une réunion de la fédération départementale (à condition qu’elle n’ait pas déjà posé 6 jours)
5. Remboursements et valorisation financière
Même s’il est non rémunéré, le bénévolat peut donner lieu à des remboursements de frais (déplacement, hébergement, matériel…). À condition d’être justifiés, ces remboursements ne sont pas imposables. Un bénévole peut également y renoncer et considérer ses frais comme un don, ouvrant droit à une réduction d’impôts.
En complément, certaines associations remettent à leurs membres réguliers des chèques-repas, d’un montant maximum de 7,40 € (2025), exonérés de charges.
6. L’importance cruciale des clubs sportifs
Au-delà du cadre légal, il est fondamental de rappeler l’utilité sociale des clubs sportifs. Dans bien des communes rurales ou quartiers urbains, le club est le premier lieu de socialisation, d’inclusion et de cohésion. Les bénévoles assurent cette mission, souvent en silence, avec une fidélité exemplaire.
👉 Témoignage : dans un petit village d’Occitanie, un club de rugby maintient chaque semaine une activité pour 80 jeunes grâce à une dizaine de bénévoles, dont certains retraités très investis. Leur action va bien au-delà du sport : ils créent du lien social, préviennent l’isolement, transmettent des valeurs collectives.
Conclusion
Le bénévole n’est pas un salarié, mais il n’est pas sans droits. Il mérite reconnaissance, sécurité et soutien dans son engagement. Connaître ses droits, c’est mieux exercer ses missions et se prémunir contre les abus ou les imprévus. Les clubs omnisports, véritables poumons de la vie locale, ont tout à gagner à valoriser cette richesse humaine. Pour en savoir plus sur cette thématique, nous vous invitons à consulter la boîte à outil bénévolat. Le guide du bénévolat a été rajouté. Ce document édité par le ministère des sports de la jeunesse et de la vie associative vous permettra d’avoir toutes les informations au sujet des droits du soutien et des formations des bénévoles.
N’hésitez pas à nous contacter si vous avez la moindre question sur ce sujet : ffco@ffco.org ou 01 42 53 00 05
D’autres articles pourraient vous intéresser :
Retour en image sur la fresque du bénévolat
A l’initiative de la commission bénévolat, la FFCO a organisé samedi 11 octobre sa fresque…
Devenez animateur de la fresque du bénévolat
Appel à mobilisation ! Chers clubs omnisports, le bénévolat est une ressource indispensable pour animer…
Des nouveaux outils pour vous aider sur le bénévolat
La commission bénévolat de la FFCO vous présente 3 nouveaux documents qui viennent alimenter la…