Faire de l’activité physique un projet de société, pas un supplément d’âme.
1. Un constat sociétal préoccupant
La pratique sportive en France reste marquée par des fractures sociales, territoriales et générationnelles profondes. Selon la Filière Sport (2023), 59 % des 15 ans et plus déclarent pratiquer une activité physique hebdomadaire. Ce chiffre, en apparence positif, cache pourtant de fortes disparités : 87 % des cadres sont actifs contre seulement 57 % des ouvriers (Observatoire des Inégalités, 2023).
Chez les jeunes, la situation est tout aussi préoccupante. D’après Santé Publique France (2024), à peine un tiers des filles (33 %) et la moitié des garçons (51 %) atteignent les recommandations d’activité physique. Parallèlement, 66 % des jeunes de 11 à 17 ans cumulent moins d’une heure de mouvement par jour et plus de deux heures d’écran quotidien (ANSES, 2022).
Ces chiffres traduisent une double urgence :
- Accroître le niveau global de pratique physique dans la population.
- Réduire les inégalités d’accès liées au genre, au milieu social ou au territoire.
Dans ce contexte, les 630 clubs et 900 000 pratiquants du réseau FFCO représentent une force structurante au service de la cohésion nationale et de la santé publique.

2. La littératie physique : un socle pour la vie
La notion de littératie physique est encore peu connue du grand public, mais elle constitue un véritable changement de paradigme. Elle désigne la capacité d’un individu à bouger avec confiance, compétence et motivation tout au long de la vie.
Comme la lecture ou l’écriture, la littératie physique s’apprend, se cultive et s’entretient.
Elle ne se limite pas à la performance sportive : elle englobe la compréhension du corps, la gestion du mouvement, la conscience de soi et des autres, la capacité à s’adapter à différents environnements et à faire des choix favorables à sa santé.
Développer la littératie physique, c’est former des citoyens autonomes, actifs et responsables, capables de pratiquer une activité physique régulière, quelle que soit leur situation.
Les clubs omnisports jouent ici un rôle unique. Par leur approche multidisciplinaire, leur ancrage territorial et leur dimension intergénérationnelle, ils permettent à chacun de découvrir, d’expérimenter et de progresser à son rythme.
« Nos clubs ne vendent pas une activité, ils développent une compétence citoyenne : bouger. »
3. Le rôle des clubs omnisports : des acteurs du lien social et de la santé
Les clubs omnisports de la FFCO s’inscrivent dans une mission d’intérêt général. Leur action dépasse la simple pratique sportive : ils construisent des parcours de vie physique, de l’enfance au grand âge.
Leur présence dans les quartiers urbains, les zones rurales ou les territoires périurbains garantit l’accessibilité, la proximité et la continuité de la pratique.
Au quotidien, ces clubs développent des programmes de :
- Prévention santé (lutte contre la sédentarité, accompagnement des publics à besoins spécifiques)
- Éducation par le sport (développement des compétences psychosociales, travail sur la mixité et l’égalité filles-garçons)
- Cohésion sociale (inclusion, actions intergénérationnelles, engagement bénévole)
Leur force repose sur leur capacité à coopérer avec les écoles, les collectivités, les structures de santé, les associations locales et les entreprises.
Ces synergies font des clubs omnisports de véritables laboratoires de la citoyenneté active.

4. Un appel aux collectivités pour 2026
À l’approche des élections municipales de 2026, la FFCO appelle les élus et les candidats à faire du sport et de la littératie physique un pilier des politiques publiques locales.
Pour cela, quatre leviers sont essentiels :
- Incorporer dans la vie locale le mouvement à tous les âges et dans tous les espaces de vie.
- Repenser l’aménagement urbain afin de favoriser les mobilités actives (marche, vélo, jeux libres, espaces partagés).
- Soutenir les clubs omnisports comme de véritables acteurs du service public, au même titre que les structures culturelles ou sociales.
- Intégrer la littératie physique dans les politiques de santé, de jeunesse et de vieillissement actif, pour faire du mouvement un réflexe collectif.
Le sport n’est pas un coût : c’est un investissement social durable.
Chaque euro investi dans l’activité physique se traduit par des économies considérables en matière de santé, d’éducation et de cohésion sociale. (L’impact social, sociétal et économique du sport : https://www.cosmos-sports.fr/actualites/letude-limpact-social-societal-economique-du-sport-est-disponible-6264)
5. Les effets concrets : un impact mesurable sur les territoires
| Domaine | Effets concrets |
| Santé | Réduction de la sédentarité, prévention des maladies chroniques, amélioration du bien-être. |
| Éducation | Meilleure concentration, progression scolaire, développement des compétences sociales. |
| Cohésion sociale | Renforcement du vivre-ensemble, inclusion, mixité sociale et générationnelle. |
| Territoires | Attractivité, dynamisme local, création d’emplois associatifs et maintien du tissu de proximité. |
| Citoyenneté | Engagement bénévole, responsabilité collective et sentiment d’appartenance. |
Le sport, par son universalité, relie, rassemble et répare. Il constitue une clé d’équilibre et de cohésion pour les sociétés locales.
6. La FFCO, partenaire des collectivités
Avec plus de 630 clubs et presque 900 000 pratiquants, la FFCO forme un réseau national d’acteurs engagés au service des territoires. Elle met à disposition :
- une expertise reconnue en littératie physique et en gestion associative ;
- des programmes clés en main pour les écoles, entreprises et collectivités ;
- des outils de diagnostic et d’évaluation pour accompagner les politiques publiques locales ;
- un maillage territorial solide pour relier sport, éducation, santé et citoyenneté.
Conclusion
Faire du sport un projet collectif et éducatif, c’est agir pour la santé, la cohésion et l’avenir de nos territoires. La littératie physique doit devenir un objectif commun : celui d’une société où chaque citoyen, quel que soit son âge, son milieu ou sa condition, a les moyens et l’envie de bouger.
L’omnisports incarne cette vision : il relie les générations, décloisonne les pratiques et donne sens au mouvement.
« L’omnisports, moteur de citoyenneté en mouvement. »
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