La gestion / propriété des équipements sportifs par les clubs

Il est intéressant de voir que ces derniers mois, plusieurs clubs omnisports se lancent dans des projets d’acquisition ou de gestion d’équipements sportifs. Une tendance que l’on peut rapprocher de la dynamique de la FF Basket-Ball qui a racheté l’enseigne de terrain 3*3 Hoops Factory en 2020 ou de structures comme l’UCPA qui obtiennent régulièrement et depuis de nombreuses années des délégations de services publiques sur des équipements sportifs. Alors, la gestion ou la possession d’équipements sportifs par des associations : une solution d’avenir ?

Nous sommes entrés depuis quelques années maintenant dans une période où les acteurs associatifs sont fortement incités à se réinventer, à faire évoluer leur modèle économique,… comme le prouvent les nombreuses interventions politiques ou encore les formations des têtes de réseaux à ce sujet. La Société Coopérative d’Intérêt Collectif ayant du mal à faire son chemin dans notre écosystème, la création de structures commerciales par exemple, filiales d’un club, pourrait être une de ces nouvelles voies de développement tout comme la constitution d’un patrimoine foncier pour assurer ses arrières.

L’obtention de la concession du complexe aquatique par notre club adhérent de l’Aqua Grimpe Grands Causses de Millau met en tous cas en lumière une dynamique qui se profil sur un nombre de plus en plus important de clubs. C’est ici un projet d’ampleur, qui marquera l’empreinte de l’association sur le territoire et son dynamisme pour porter le sport localement et professionnellement.

Présentation du projet de complexe aquatique et multisports de Millau

Cette dynamique est en effet visible dans plusieurs de nos clubs actuellement comme par exemple sur des projets de terrains de Paddle aboutis ou en cours de création à leur charge et en leur nom . Mais nous avons aussi quelques clubs qui réfléchissent sur la propriété de leur siège ou d’installations légères d’équipements sportifs.

Le plan des 5 000 équipements souhaité par le Président Emmanuel Macron s’inscrit d’ailleurs aussi dans cette démarche de permettre aux associations de devenir propriétaires d’un minimum de patrimoine sur des équipements plutôt légers et ne nécessitant ni de gros investissements ni un entretien important.

C’est d’ailleurs dans cette logique que la FFCO a déposé un dossier sur un plan fédéral d’équipements de nos clubs sur du matériel de Teqball. Nous devrions d’ailleurs savoir prochainement si notre plan de 200 équipements sur le territoire national pourra voir le jour et que nous pourrons ainsi léguer ces équipements à nos clubs volontaires.

Cette initiative va de pair avec l’appel à manifestation d’intérêt lancé en début d’année sur l’acquisition de l’outil de mur interactif Neo porté par la FFCO et soutenu par l’Agence Nationale du Sport.

Il est intéressant de voir qu’il n’y a pas si longtemps, des clubs propriétaires d’équipements sportifs les revendaient pour le Franc symbolique (ou l’Euro dans les situations les plus récentes) à leur collectivité car ces installations vieillissantes représentaient une charge financière et technique trop lourde pour ces associations qui n’avaient, à l’époque ni la capacité de se projeter à moyen terme, ni peut-être les compétences en interne pour les gérer.

Notons que c’est d’ailleurs toujours le cas pour un certain nombre de clubs qui ne sont pas propriétaires de leurs équipements mais dépendant et souvent locataires d’une entreprise comme la Poste ou la SNCF ou encore du diocèse, institutions qui aujourd’hui ont plutôt tendance à se débarrasser de ce patrimoine historique sans que le club ne puisse saisir la balle au bond et investir sur cet outil.

Au final, n’est-ce d’ailleurs pas cela la vraie révolution dans cette information ? Le club de demain n’est-il pas celui qui est mesure de posséder le vision et les compétences internes pour se placer comme un acteur économique et politique, porteur d’innovation tant dans les modalités de pratiques que dans les modalités de gestion des installations ? N’est-ce pas celui qui aura les épaules (mais aussi la tête sur les épaules !) pour se lancer sur des projets d’équipements adaptés aux attentes d’aujourd’hui et qui saura les faire évoluer pour répondre aux attentes de demain ? Bref, ne pas rester un “simple” club historique mais un acteur de son territoire, en phase avec son époque et son écosystème !

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