Depuis 2010, France Bénévolat s’est doté d’un baromètre de l’évolution du bénévolat (2010, 2013, 2016 et 2019). Sa réalisation est confiée à l’IFOP, et bénéficie du soutien du Crédit Mutuel et de l’appui de Recherches & Solidarités.
Ce baromètre illustre parfaitement et en chiffres l’évolution de l’engagement bénévole sur les 10 dernières années et les enjeux auxquels vont devoir faire face les associations pour se réinventer afin d’attirer de nouveaux bénévoles en s’adaptant à ces nouveaux profils, les fidéliser et les accompagner dans des fonctions dirigeantes, faire évoluer la gouvernance de l’association, etc.
Une baisse du nombre de bénévoles particulièrement chez les plus de 50 ans
Depuis 2010 et la première édition du baromètre, c’est la première fois que le nombre de bénévoles dans les associations diminue. Ce chiffre est quelque peu compensé par le bénévolat direct (c’est-à-dire en dehors de toute organisation, comme par exemple, auprès de son voisinage). Pour France Bénévolat, ce phénomène peut s’expliquer par le fait que, pendant la crise covid, les nouveaux bénévoles se sont engagés plutôt dans un bénévolat direct et que certains bénévoles qui étaient auparavant dans le bénévolat direct et en même temps dans l’associatif ont pu cesser leur bénévolat en association mais le poursuivre dans le « direct ».

Cette diminution du taux d’engagement associatif concerne, en 2022, toutes les générations, mais surtout les plus âgées et la génération des actifs de 35-49 ans, accentuant la diminution antérieure chez les plus de 35 ans et rompant avec la progression antérieure chez les 15-34 ans.
En revanche, concernant le taux d’engagement au sein des associations, nous notons une diminution pour toutes les générations. Elle est très marquée chez les 65 ans et plus. Chez les 15- 34 ans, il y a malheureusement une rupture avec la progression continue qui existait entre 2010 et 2019.

Une progression du bénévolat occasionnel et une baisse du bénévolat le plus dense
Les chiffres illustrent ce que les associations constatent sur le terrain : le bénévolat occasionnel, ou ponctuel, continue à progresser dans les associations au détriment du bénévolat plus régulier. Ainsi, 32% des bénévoles interrogés disent s’engager « à une période précise de l’année ou à l’occasion d’un évènement, quelques heures ou quelques jours par an, et pas tout au long de l’année ». Ils n’étaient que 20% en 2010. Au contraire, les bénévoles répondant s’engager « quelques heures chaque semaine tout au long de l’année, en fonction de l’activité de l’association » sont passés de 37% en 2010 à 25 % en 2022.

Zoom sur les effets de la pandémie déclarés par les bénévoles associatifs
64% des personnes bénévoles ou ayant été bénévoles, disent ne pas avoir changé de situation de bénévolat, soit qu’ils aient été bénévoles en association et y aient poursuivi leurs activités, soit qu’ils n’étaient déjà plus bénévoles et qu’ils n’aient pas « décidé de donner du temps » du fait de la pandémie.
10% d’entre eux ont déclaré avoir « décidé de donner du temps gratuitement du fait de la pandémie ». 2/3 d’entre eux ont poursuivi cet engagement, en janvier 2022, 1/3 ne l’ayant pas poursuivi.
Enfin, 26% ont « arrêté de donner du temps pendant la pandémie » soit plus de 4 millions de personnes. Parmi eux, près de ¼ ont repris leurs activités et plus des ¾ ne les ont pas reprises.
Parmi les bénévoles qui n’ont pas repris, la moitié a déclaré que cet arrêt était dû à l’interruption des activités par leur association et 45% ont déclaré que c’était à cause des « risques de contamination pour eux ».
Parmi ceux qui ont « arrêté de donner du temps » et qui déclarent ne plus être bénévoles associatifs « maintenant », environ la moitié (plus d’1 million) déclarent que « la fin de la pandémie et/ou la levée des restrictions sanitaires pourraient les conduire à donner de nouveau du temps ».

Les personnes non bénévoles
Près de deux personnes interrogées sur cinq déclarent ne jamais avoir fait aucun bénévolat.
Les raisons avancées depuis 2010 restent stables. Les associations doivent en avoir conscience afin de pouvoir lever les freins à l’engagement des bénévoles.
« Le manque de temps est mentionné par la moitié des personnes et plus d’un quart d’entre elles l’avance comme unique raison de l’absence d’engagement bénévole. »
Le manque de temps est mentionné par la moitié des personnes et plus d’un quart d’entre elles l’avance comme unique raison de l’absence d’engagement bénévole. La volonté de se consacrer plus aux siens est citée par plus d’une personne sur cinq. Rarement citée comme unique raison, elle accompagne souvent le motif du manque de temps. La raison « Parce que l’occasion ne s’est pas présentée » reste importante (30%) malgré sa diminution depuis 2010.
À noter également que l’idée que l’on n’a pas les qualités requises, augmente depuis 2013.

L’enquête par Recherches et Solidarités sur la France bénévole : Évolutions et perspectives
Par ailleurs, pour compléter l’ensemble de ces données, l’association Recherches et Solidarités a mis en place une enquête régulière auprès des bénévoles, en coopération avec plusieurs partenaires. Ce baromètre permet périodiquement d’interroger des milliers de bénévoles qui peuvent ainsi donner leur avis et sentiment sur leur bénévolat.
Les motivations du bénévole
Cette enquête met en exergue les motivations des bénévoles qu’elles soient pour ou avec les autres ou bien pour soi. Les premières l’emportant sur les secondes, avec notamment 85% des bénévoles portés par la volonté d’être utile et d’agir pour les autres. Pour les bénévoles qui agissent dans le sport, ils mettent en avant le souhait d’appartenir à une équipe et l’épanouissement personnel.

Les satisfactions des bénévoles
Elles peuvent se décliner en trois grands thèmes : « Être avec les autres » et « être dans l’action », faisant écho à la volonté d’être utile à la société et aux motivations pour les autres ; « se réaliser » au travers de l’épanouissement personnel, de l’ouverture sur d’autres univers, des expériences nouvelles et de l’accès à des responsabilités rappelant les motivations « pour soi ».

Les attentes des bénévoles
Parmi les attentes des bénévoles, le renforcement des compétences se détache, avec des attentes en matière de formation qui arrivent en tête (36%) et des conseils (19%).
En outre, 28 % des bénévoles attendent la prise en charge des frais occasionnés par leur activité. Ce sujet peut s’avérer important pour les personnes disposant de peu de moyens.
Enfin, plusieurs attentes sont liées à une plus grande intégration dans l’association (l’aide d’autres bénévoles pour 27%, la possibilité d’être associé aux décisions pour 16%, plus d’attention et plus d’informations pour 11%).

Par ailleurs, concernant les attentes en matière de reconnaissance et de valorisation du bénévolat, ils sont 37% à rechercher des moments de convivialité partagés avec d’autres bénévoles. Les moins de 35 ans et les 35 – 49 ans recherchent, quant à eux, majoritairement une valorisation de leur engagement dans le cadre de leurs études ou emplois et l’accès à de nouveaux droits (formation, congé, etc.).
En conclusion, ces chiffres illustrent bien les problématiques que peuvent rencontrer les associations sur le terrain : diminution du nombre de bénévoles, difficultés à trouver des bénévoles qui s’impliquent dans la durée et/ou sur des postes à responsabilités, etc.
L’enjeu est donc pour les associations de s’adapter en innovant, en mettant en place une stratégie de recherches de bénévoles, en activant les dispositifs existant pour former et valoriser les bénévoles actifs, en les accompagnant pour qu’ils prennent peu à peu des responsabilités. À partir des motivations et des attentes, des réflexions doivent être portées pour qu’elles soient entendues et que les associations parviennent à y répondre.
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