Sylvain Sabatier est directeur des territoires au sein du Comité Paralympique et Sportif Français (CPSF). Le CPSF est l’instance du mouvement sportif qui représente, anime et coordonne l’ensemble des acteurs qui proposent, en loisirs comme en compétition, une offre sportive à destination des personnes en situation de handicap.
Le Comité Paralympique et Sportif Français (CPSF) est une association régie par la loi du 1er juillet 1901. Il a été créé en 1992. Il est membre du Comité Paralympique International (IPC), au sein duquel il représente la France. Cette légitimité internationale est complétée, depuis le 27 novembre 2015, par une reconnaissance du rôle CPSF dans la loi.
Pouvez-vous nous présenter en quelques mots la mission du CPSF ?
Le Comité Paralympique et Sportif Français (CPSF) est l’instance du mouvement sportif qui représente, anime et coordonne l’ensemble des acteurs qui proposent, en loisirs comme en compétition, une offre sportive à destination des personnes en situation de handicap. À ce jour, il compte 43 fédérations membres. Le CPSF poursuit une double mission : La constitution et la direction de l’équipe de France aux Jeux Paralympiques et l’accompagnement de l’ensemble des fédérations sportives membres du CPSF afin de développer la pratique sportive des personnes en situation de handicap.
De quelle manière accompagnez-vous un club sportif qui voudrait s’engager pour accueillir des PSH ?
Le CPSF rassemble des fédérations, nous ne disposons donc pas directement de club dans notre réseau. Cependant, nôtre rôle d’accompagnement au développement de la pratique, nous amène à créer des programmes qui s’adressent aux clubs et qui se veulent complémentaires de ceux déjà proposés par les fédérations. Ainsi, nous pouvons citer deux de nos programmes qui s’adressent directement aux clubs : ESMS&Club, qui favorise la rencontre entre un club et le public en situation de handicap via un établissement et leur permet de s’engager vers une pratique péréenne. Et Club inclusif qui permet à des clubs d’être accompagnés dans une logique d’accueil de public en situation de handicap. Ces programmes visent le même objectif : favoriser la pratique des personnes en situation de handicap.
Nous avons besoins de la mobilisation de l’ensemble des acteurs pour ouvrir les portes des clubs ordinaires aux personnes en situation de handicap et faire de cette égalité d’accès au sport un droit pour tous.
Dans le cadre de l’héritage des JOP 2024, quelles retombées positives espérez-vous pour le parasport en France ?
Nous en attendons beaucoup. Les jeux sont l’évènement le plus transformateur au monde. Ce sera l’occasion pendant 12 jours de mettre en avant les personnes en situation de handicap au travers de leurs performances sportives. Cela doit permettre de casser les représentations du handicap. Mais l’héritage des jeux se construit également dès aujourd’hui. Nous travaillons avec les collectivités territoriales engagées dans la dynamique des Jeux pour leur permettre d’aller plus loin dans leur politique parasportive. Nous accompagnons les clubs ordinaires via notre programme Club inclusif, pour qu’ils s’ouvrent sereinement aux parasports. Enfin, nous espérons aussi que ce sera l’occasion pour une partie des 12 millions de personnes en situation de handicap en France, de se tourner vers la pratique en club. Là aussi nous les aidons à trouver une pratique adaptée en proximité. Au final, nous espérons une meilleure prise en compte du parasport et plus de pratiquants.
La loi n° 2005-102 du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes en situation de handicap concerne-t-elle le domaine du sport ? Et si oui, de quelle manière ?
Bien sûr, puisqu’elle s’applique à tous les domaines de la vie en société. Elle consacre ainsi la pratique sportive pour les personnes en situation de handicap comme étant un droit fondamental. Cette avancée est déterminante, mais nous constatons encore dans les réalités des choses que l’accès au sport est souvent un droit fictif pour les personnes en situation de handicap. Seulement 1,4% des clubs se déclarent en capacité d’accueillir des personnes en situation de handicap. C’est trop peu et cela limite l’accès aux parasports. C’est pourquoi nous avons besoin de la mobilisation de l’ensemble des acteurs pour ouvrir les portes des clubs ordinaires aux personnes en situation de handicap et faire de cette égalité d’accès au sport un droit pour tous.
Selon vous, en quoi la structuration omnisports peut-elle représenter un plus pour mettre en œuvre le parasport ?
L’un des principal frein d’accès à la pratique pour les personnes en situation de handicap reste le manque d’offre de pratiques en proximité. Les clubs omnisports sont donc une chance pour la pratique parasportive. Ils permettent d’avoir une pluralité de pratiques en proximité. S’ils sont structurés en sections, l’échange et l’interconnaissance permettent d’orienter plus facilement les pratiquants en situation de handicap vers la pratique de leur choix. Si le club se structure autour d’une pratique pluridisciplinaire, il multiplie les possibilités de pratiques. Les clubs omnisports ont donc un véritable rôle à jouer dans l’ouverture de pratique au PSH et dans leur accompagnement.
Plus d’informations : https://france-paralympique.fr/
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