Hugo Barrué est chargé de mission au sein du Centre d’Expertise Sport Handicaps (CESH). Les Pôles ressources nationaux comme le CESH constituent des missions d’expertise, de conseil et de mise en synergie des acteurs du sport oeuvrant en France et en Europe. Ils accompagnent, chacun dans leur domaine, à la mise en oeuvre des politiques sportives conduites par le ministère de l’Education Nationale, de la Jeunesse, des Sports et des Jeux Olympiques et Paralympiques. Ils recueillent des données d’observation, effectuent une veille de leur secteur et produisent de la connaissance à destination des acteurs de l’État, du mouvement sportif, des collectivités territoriales…
Pouvez-vous nous présenter en quelques mots la mission du Centre d’Expertise Sport Handicaps ?
Le Centre d’Expertise Sport Handicaps est un pôle ressources du Ministère de l’Education Nationale, de la Jeunesse, des Sports et des Jeux Olympiques et Paralympiques. Au même titre que les trois autres pôles (sport santé, sport de nature et sport innovation), il a une mission d’appui de la direction des sports.
Il participe à l’élaboration et la mise en œuvre de sa politique en matière de développement du sport-handicaps. Les principales missions du pôle :
- Veille, observation,
- Expertise-conseil,
- Production et suivi de publication
- Animation de réseaux
- Gestion du Handiguide des Sports
- Formation, organisation de séminaires thématiques
- Valorisation des ressources et communication
De quelle manière accompagnez-vous un club sportif qui voudrait s’engager pour accueillir des PSH ?
Le Centre d’Expertise Sport Handicaps travaille en lien avec de nombreux partenaires institutionnels et s’appuie sur un réseau de « référents » sport/handicaps dans les services déconcentrés du ministère en charge des sports (SDJES et DRAJES, CREPS) mais également au sein des fédérations sportives.
Nous sommes en échange constant avec ces référents sur l’ensemble de ces sujets et développons des outils adaptés sous forme de guides, de formation ou de plateforme numérique. La plus emblématique d’entre elles, le handiguide des sports, est au service de l’accompagnement des clubs. En effet, elle permet via son autodiagnostic (https://www.handiguide.sports.gouv.fr/charte-engagement) de réaliser un premier bilan. En cas de besoin, les clubs peuvent nous contacter via l’adresse handiguide@sports.gouv.fr. L’objectif est de les accompagner en lien avec les services déconcentrés mais aussi de les orienter vers des partenaires tels que les fédérations, le CPSF, voire les réseaux des collectivités territoriales ou des acteurs médico-sociaux.
Selon l’INJEP, 70% des personnes en situation de handicap se disent intéressées par le sport mais moins d’une sur deux (47%) pratiquent une activité sportive régulière.
Dans le cadre de l’héritage des JOP 2024, quelles retombées positives espérez-vous pour le parasport en France ?
Selon l’INJEP, 70 % des personnes en situation de handicap se disent intéressées par le sport mais moins d’une sur deux (47 %) pratiquent une activité sportive régulière. Ce chiffre s’élève à 60 % pour la population générale. L’enjeu est là. Permettre aux personnes en situation de handicap de faire du sport, le sport qu’elles souhaitent tout en limitant au maximum les contraintes qu’elles pourraient rencontrer. Cela passe par plusieurs points : une meilleure acculturation au handicap dans la société, une meilleure accessibilité dans toutes ses composantes : transports, accès numériques, cadre bâti…
Concernant la pratique sportive, la formation et a minima la sensibilisation des clubs aux handicaps sont primordiaux. L’autre enjeu est de faire connaitre l’offre de pratique parasportives via le handiguide des sports : https://www.handiguide.sports.gouv.fr/. Une personne en situation de handicap dans l’idéal aura en amont validé les disciplines correspondant à ses envies et adaptées à son handicap via l’outil du CPSF « Trouve ton parasport ». Je pense que les JOP dans sa dimension « héritages » peuvent permettre de mettre en lumière ce qui est fait et ce qui reste à faire.
Existe-il des formations pour les clubs voulant être plus inclusifs ? Si oui, lesquelles ? Que représente l’emploi dans le domaine du parasport en données chiffrées ?
Oui, il existe la formation « Club Inclusif » (https://club-inclusif.fr/) portée par le CPSF er mise en œuvre par les fédérations Française Handisport et Sport Adapté. De notre côté, nous sommes également en cours de recensement des formations fédérales parasportives. La formation initiale ou complémentaire à vocation pédagogique d’un éducateur est une chose mais elle ne peut se suffire à elle seule. Il faut agir sur la dimension culturelle du club qui va inciter les dirigeants à inscrire le parasport dans le projet sociosportif. Le dispositif « club inclusif » en touchant les deux publics (éducateurs et dirigeants) répond bien à ces besoins. Il est difficile de donner un chiffre précis. Néanmoins, on recense plus de 200 « Emplois Sportifs Qualifiés parasport » sur l’ensemble du territoire.
Selon vous, en quoi la structuration omnisports peut-elle représenter un plus pour mettre en œuvre le parasport ?
Compte tenu de la taille des clubs omnisports qui ont plusieurs sections et plusieurs disciplines, le terrain est favorable pour, soit développer de nouvelles sections parasportives, soit promouvoir une pratique partagée. Il faut que le club omnisports impulse, coordonne, accompagne ses sections. Un indicateur positif est l’augmentation du nombre de structures affiliées à la FFCO qui se référencent sur le handiguide ! La pluralité des activités proposées permet aux personnes en situation de handicap de trouver une discipline qui leur correspond. L’échange inter disciplines au sein d’un même club est un atout non-négligeable !
Pour contacter le CESH : cesh.handicaps@sports.gouv.fr
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